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Zelda, Princesse bibliophile

Nouvelle rubrique: mes lectures

30 Novembre 2010, 20:30pm

Publié par Reika

  Bonjour lecteur bien-aimé!

 

  Aujourd'hui je me suis dit que j'allais donner un coup de neuf à mon bloginou d'amour.

  J'ai d'une part décidé que j'allais te parler des livres qu'il m'arrive de lire, puisque comme dirait cette charmante jeune fille dont j'ai fait la connaissance il y a peu, "j'ai toujours un livre en main". Voire plusieurs, en fait. Mais tu connais déjà ma passion pour la littérature, aussi je ne m'étalerai pas davantage sur le sujet dans l'immédiat.

  D'autre part, j'ai eu envie de faire un peu de nettoyage: sur un blog, on livre trop souvent des choses plus personnelles et intimes que ce qu'on voudrait. Réalisant ceci, j'ai fait disparaître quelques articles dont je préfère finalement garder le contenu pour moi-même et, éventuellement, mes amis (à peu près les seuls à lire mon blog, je sais, et encore, mais cela étant dit, on n'est jamais à l'abri du voyeur flippant ou du futur patron un peu trop curieux).

 

  Revenons-en donc à ma nouvelle rubrique, veux-tu?

 

  Boulimique de lecture, j'ai entamé tout un tas de livres divers et variés (de la science-fiction au truc graveleux du 16e siècle français à son sommet - dont je te reparlerai sûrement), aussi bien pour les cours que mon propre plaisir. Il s'avère que ceux que je lis pour les cours me font plaisir aussi, le monde est bien fait tout de même (ou alors j'aime tout, ce qu'a tendance à penser ma chère nouvelle amie - peut-être n'a-t-elle pas tort, au fond).

  Pour commencer cette nouvelle rubrique en beauté, j'ai choisi de te parler d'un formidable classique de la science-fiction, en plusieurs tomes évidemment, sinon c'est pas drôle.

 

  Et ce grand classique, donc, c'est le premier volume des Cantos d'Hypérion, ou plus communément appelés le Cycle d'Hypérion, de Dan Simmons, baptisé sobrement Hypérion.

 

  Pour commencer, il faut savoir qu'Hypérion est une planète, celle où l'action se déroule, évidemment. Et sur cette planète, il y a un culte fort étrange voué à une créature humanoïdes à pics (enfin si j'ai bien compris) appelée le Gritche (non chéri, pas le Grinch), qui a tout d'un coup décidé d'aller buter tout le monde sur la planète sous prétexte que des espèces de portes  (les Tombeaux du Temps) se sont ouvertes. C'est alors que des méchants extraterrestres, les Extros, se disent que ça serait un super moment pour attaquer, surtout que notre Hypérion en pleine panique est loin de l'armée et mal protégée.

 

  C'est dans ce contexte que nous rencontrons le héros, un alcoolique qui aime regarder les orages en écoutant Wagner. Ce cher consul (ou plutôt ex-consul d'Hypérion), dont nous ne connaissons toujours pas le nom à la page 179, rappellera d'ailleurs régulièrement son amour pour la picole. En effet, les pages où il est présent sont régulièrement ponctuées de remarques sur son envie de whisky (ou toute autre boisson du style, mais celle-ci revient souvent) ou sur sa consommation du-dit brevage. Ca commence bien dites donc!

  Bref, dès le début, cet homme remarquable est contacté par une bonne femme du Sénat pour effectuer une mission top secrète sur Hypérion avec six autres clampins du même acabit. Il ronchonne, bougonne, dit que non, il ira pas faire sa mission super périlleuse à la vieille, parce que bon, d'une, il est à la retraite, hein, de deux, son passage en cure de désintox n'a pas marché (oui oui, je confirme, il est bien dit qu'il a fait le parcours par la case du centre préféré de Lindsay Lohan), et de trois, c'est quand même vachement plus agréable de se la couler douce sur une planète inhabitée, loin du tumulte, que d'ailler se faire tuer par un dieu sanguinaire et une horde d'extraterrestres belliqueux.

 

  Mais comme c'est le héros, ou plutôt un des héros, je ne sais pas bien, il décide finalement de se barrer pour aller rencontrer les six fêlés avec qui il va partager sa vie pendant les prochains mois. Moi qui m'attendais à rencontrer enfin des personnages qui aient un peu moins l'air de rigolos à qui je ne confierai pas l'avenir de la planète, j'ai été bien déçue.

  Il n'y a qu'une seule femme (les femmes sont souvent sous-représentées dans la SF, tradition oblige: la SF, c'est pas un truc de bonnes femmes, mais un truc de mecs - non, pas de mâles sexys et biens virils en voitures qui rebondissent, mais de petits geeks à lunettes reclus dans leur appartement), qui n'a d'ailleurs pas l'air bien commode. Il y a ensuite un alien étrange qui vit dans un vaisseau-arbre (ça a l'air fort joli), un philosophe avec un bébé (ce dernier ne compte pas, mais il vient quand même, donc il aura sûrement un rôle super important beaucoup plus tard dans l'histoire), un prêtre chrétien mourant, une espèce de poète exubérant qu'on a envie de taper au bout de deux minutes, et un arabe (un chouia stygmatisé, certes, mais c'est tout de même agréable de croiser un arabe dans un roman de SF, c'est que ça n'arrive pas bien souvent). Bien, voilà notre équipe de grands gagnants qui vont se rendre sur Hypérion afin de percer les mystères du Gritche.

 

  Mais si ces gens ont été réunis après avoir été choisis personnellement, ce n'est pas par hasard. Et ce n'est pas non plus pour leurs aptitudes physiques et intellectuelles à rêgler des conflits interstellaires. Non, s'ils sont tous ensemble à discutailler autour d'une table, le whisky à la main, c'est parce qu'ils ont chacun un lourd secret dramatique qui lie pour toujours leur destin à celui de la planète sur laquelle ils vont se rendre, ensemble, pour tenter de sauver le monde. Et comme ils s'ennuient très fort pendant la durée du voyage (celui dans l'espace, puis celui qu'ils font à travers Hypérion), ils décident de faire connaissance, et surtout, de se raconter leur laïfe pour y trouver des indices permettant de résoudre les problèmes qu'ils vont sans doute rencontrer. Et devinez qui c'est qui passe en dernier? Notre mystérieux consul-sans-nom, bien-sûr!

   C'est d'ailleurs en cela que consiste le bouquin: en une suite de récits faits par les personnages les uns après les autres (magnifique mise en abîme), entrecoupés d'indications sur l'avancement de leur voyage (et sur la quantité d'alcool présente dans le verre du pote de Lindsay Lohan).

 

  D'ailleurs, autant vous le dire tout de suite, le roman foisonne de descriptions assez glauques sur des cadavres en décomposition et autres scènes de sexe très détaillées. Etant donné le contenu du livre, je pense qu'il vaut mieux que je précise maintenant aux pauvres mineurs (pas les chiliens, les moins de 18 ans) peut-être égarés par ici que s'ils ont envie de garder leur innocence, il vaut mieux qu'ils ne lisent pas ce qui va suivre.

 

  Avant de te laisser décider de lire ou non ce merveilleurs roman, laisse moi te parler, à titre d'exemple, de ce pauvre personnage arabe dont l'histoire m'a rendu très perplexe.

  C'est un militaire, fin stratège, avec un goût prononcé pour la débauche, visiblement, puisqu'il couche régulièrement avec une inconnue pendant ses exercices militaires en simulation. C'est à se demander comment il a fait pour être un des meilleurs élèves de l'école militaire, celui-là. Bref, notre disciple d'Allah (ben oui, comme tout arabe, il est musulman, mais pas intégriste, c'est un héros quand même) est dingue de cette bonne femme avec qui il n'a jamais discuté, et fini enfin par la rencontrer en chair et en os sur Hypérion, pour aller buter du vilain Extro, ensemble et tous nus (oui c'est normal), grâce aux pouvoir magiques du Gritch. Après une petite séance orgasmique de découpage d'extraterrestre en tenue d'Adam et Eve, nos deux héros, tout excités de se retrouver pour partager un moment si intense, décident de coucher ensemble, là, au milieu des cadavres mutilés que l'on nous décrit avec plaisir et moult détails dégoûtants. Ca tombe bien, ils n'ont même pas besoin de se déshabiller.

 

  Bon on est d'accord, jusque là le récit est déjà bien déroutant, mais ce n'est rien comparé au final tout en finesse des aventures du militaire. Alors qu'il est sur le point de terminer son affaire, paf, madame se transforme en machine qui tente de lui arracher le ziguigui, ce qui n'empêche pas monsieur, après avoir sauvé sa vie, de se soulager près d'un cadavre qui trainait là.

  Beurk.

 

Je trouvais déjà le récit du prêtre (que je te laisse le soin de découvrir par toi-même, si tu es curieux, et si toutefois tu as encore envie de lire ce livre après cette mise en bouche) assez gore, mais je crois que là, on a atteint le summum. Et j'ai encore cinq racontages de laïfe à lire. Je me demande si l'auteur a trouvé le moyen de faire encore pire après, ou s'il a déjà atteint le paroxysme de l'horreur, et que je pourrai enfin lire sans avoir envie de vomir...

 

  Cela étant dit, je dois bien avouer que je n'ai jamais rien lu de similaire. C'est tout de même bien barré, et comme j'aime bien les trucs étranges, j'ai bien envie de lire la suite. Par contre, je ne te la raconterai pas, d'une part parce que je ne veux pas m'attirer les foudres des héroïques défenseurs du droit d'auteur (on ne sait jamais, comme je raconte l'histoire, on pourrait me taxer de diffuser une oeuvre dont je n'ai pas les droits), et d'autre part, parce que je ne veux pas te gâcher le plaisir (ou l'envie, ou la curiosité) de la découvrir par toi-même.

 

Bonne lecture, mon cher!

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