Prix Imaginales des Bibliothécaires - Les BD

Les Imaginales - édition automnale - viennent de s’achever, j’en profite donc pour partager avec vous mon avis sur les bandes dessinées nommées pour le prix Imaginales des bibliothécaires, auquel j’ai participé avec une bonne quinzaine de mes collègues. 

Le grand gagnant est Peau d’Homme, qui était également mon ouvrage préféré ! Mais avant de vous en parler, je vais vous présenter les autres, dans l’ordre où je les ai lus. Je vous laisse le soin d’aller chercher les résumés par vous-mêmes, vous êtes grands et dégourdis, n’est-ce pas ?

Géante, histoire de celle qui parcourut le monde à la recherche de la liberté – Nuria TAMARIT et J-C DEVENEY (Delcourt)

J’avoue ne pas avoir été vraiment touchée par l’histoire de cette géante qui parcourt le monde pour y trouver sa place au milieu des hommes - littéralement. En cause, la forme plutôt que le fond, et pas seulement parce que je n’aime pas spécialement le dessin de ce titre. Je l’ai trouvé trop linéaire et trop didactique dans sa façon d’exposer ses thèmes et de raconter son histoire, peut-être un peu trop verbeux. Ce qui m’a manqué, c’est un dessin qui complète le texte, un dessin qui me montre et me raconte des choses, alors que celui-ci ne fait qu’illustrer le contenu des bulles. A part ça, j’ai quand même apprécié ma lecture, car l’histoire est prenante et son héroïne sympathique.

Carbone & Silicium – Mathieu BABLET (Ankama)

Je suis contente d’avoir continué avec cette BD, pour suivre le destin de ces deux robots qui interrogent ce qu’est l’humanité. Contrairement à la précédente, elle reposait beaucoup sur le langage de l’image, ce qui m’a permis de dépasser ma réaction face au style du dessin qui n’est vraiment pas ma tasse de thé. Il y a quelques planches saisissantes, et j’ai particulièrement apprécié ces moments de “respiration”. J’ai souvent du mal à ressentir beaucoup de choses avec la BD franco-belge parce que je trouve que l’action va trop vite, que ça manque de développement des personnages, mais ici, rien de tout ça. Résultat : le propos est certes relativement classique et attendu pour un lecteur de SF, mais l’immersion dans un univers singulier est vraiment au rendez-vous.

Le Convoyeur, tome 1, Nymphe – Dimitri ARMAND et Tristan ROULOT (Le Lombard)

Que dire de cette BD ? Elle est hyper classique aussi bien dans sa forme que dans son contenu. Le décor et l’univers sont intéressants, et son personnage principal d’une ambiguïté qui réveille l’intérêt, mais le traitement des femmes m’a franchement agacée, surtout dans sa fin assez clichée, avec une méchante sexualisée. Pfouh !

Le culte de Mars – MOBIDIC (Delcourt)

J’ai beaucoup plus accroché avec cet ouvrage plein de poésie, au dessin tout doux (sans doute mon préféré sur les 5), qui traite des croyances et de la mémoire, entre autres. C’est un titre qui m’a fait ressentir de la mélancolie. Malheureusement, je suis restée un peu sur ma faim, car le dénouement était trop abrupt à mon goût. En réalité, j’aurais bien aimé que ce soit plus long, ou qu’il y ait une suite.

Peau d’Homme – ZANZIM et HUBERT (Glénat)

Ce fut un coup de cœur, et pourtant cette BD partait perdante avec moi ! Je me disais qu’avec tous les prix qu’elle avait déjà reçus, elle n’avait pas besoin que je lui en décerne un nouveau. Mais voilà, l’écart entre mon ressenti après cette lecture et après celle des autres était si grand qu’il n’y avait vraiment aucun doute pour moi. J’ai vraiment tout aimé, le dessin, le propos, les personnages, j’en redemande !

Dans l’ensemble, c’était une bonne première édition, avec une sélection assez variée et plaisante à lire. Et je suis très heureuse de l’issue des votes, évidemment. Vivement l’année prochaine !